Remise des documents de fin de contrat : règles, mentions obligatoires et délais

Lors de la rupture du contrat de travail, l'employeur a l'obligation de rédiger des documents de fin de contrat. C'est souvent au moment de la remise de ces documents que les difficultés surviennent. Quelles sont les documents de fin de contrat, y-a-t-il des mentions obligatoires, comment sont-ils remis, dans quels délais ?

 

Le Cabinet Guillot Avocat répond à ces questions.

 

La règle de base est la suivante : les documents de fin de contrat sont "quérables et non portables". En d'autres termes, c'est au salarié d'aller chercher ses documents de fin de contrat et non à l'employeur de les envoyer. Mais l'employeur doit les tenir à la disposition du salarié. La règle est inversée si l'employeur indique par écrit qu'il enverra les documents de fin de contrat.

 

1 - LE CERTIFICAT DE TRAVAIL (C. TRAV., ART. L. 1234-19)

 

Principe

Le certificat de travail est un document remis par l’employeur au salarié à la date de fin du contrat. Il est dû au salarié pour tout type de contrat, quel que soit le motif de la rupture.

 

Mentions devant figurer dans le certificat de travail (C. trav., art. D. 1234-6)

• les dates d'entrée et de sortie du salarié,

• la nature du ou des emplois successivement occupés,

• les périodes pendant lesquelles le salarié a occupé ces emplois,

• le maintien temporaire et gratuit de la mutuelle et de la prévoyance si le salarié en bénéficiait. Bien que la loi ne le précise pas, le certificat de travail doit mentionner :

• l'identité de l'employeur (nom, adresse, raison sociale, siège social) ;

• l'identité du salarié (nom, prénom, adresse),

• la signature de l’employeur ;

• la date de remise du certificat et le lieu de sa rédaction

 

Date de remise du certificat au salarié

En cas de dispense de préavis : À la date de fin de contrat (et non à la date de dispense) Dans l’attente de la fin de contrat, l’employeur peut délivrer au salarié une attestation précisant la date de fin du contrat de travail et la possibilité, dans l’attente de cette date, d’occuper un autre emploi.

En cas de préavis : À la date de fin du contrat.

 

 

2 - ATTESTATION DESTINÉE À PÔLE EMPLOI (C. TRAV., ART. R. 1234-9 À R. 1234-12)

 

Principe

L’attestation Pôle Emploi permet au salarié en fin de contrat de faire valoir ses droits aux allocations chômage. Elle est due au salarié en CDI ou en CDD, quel que soit le motif de la rupture.

 

Sanction (C. trav., art. R. 1238-7)

L’employeur qui ne remet pas l’attestation d’assurance chômage risque une amende de 1 500 euros (outre des dommages et intérêts au salarié qui est alors recevable à saisir le Conseil de Prud'hommes).

 

Mentions devant figurer dans l’attestation Pôle Emploi

Un modèle d’attestation est établi et fourni par Pôle Emploi :

• jusqu'à 9 salariés, l'employeur peut s'adresser à l'agence Pôle Emploi dont il dépend ou la transmettre en ligne ;

• à partir de 10 salariés, l'attestation doit obligatoirement être remplie en ligne sur le site de Pôle Emploi.

En cas de fausse indication, le salarié peut prétendre au bénéfice de dommages-intérêts.

 

Date de remise de l'attestation au salarié (C. trav., art. R. 1234-9, al. 1)

Salariés en CDI ou en CDD - En cas de préavis : À la date de fin du contrat.

Salariés en CDI ou en CDD - En cas de dispense de préavis : À la date de fin de contrat (et non à la date de dispense)

Salariés en intérim (C. trav., art. R. 1234-11):  Les entreprises de travail temporaire, pour leurs salariés titulaires d'un contrat de mission, et les associations intermédiaires, pour leurs salariés embauchés en CDD en vue d'être mis à disposition, peuvent ne remettre les attestations et justifications mentionnées à l'article R. 1234-9 que sur demande du salarié, à la condition que le contrat de travail mentionne le droit pour le salarié d'obtenir sans délai ces documents dès le jour d'expiration du contrat.

 

 

3 - REÇU POUR SOLDE DE TOUT COMPTE

 

Principe

Le solde de tout compte est établi par l’employeur et remis contre reçu au salarié qui quitte son emploi. Il est dû au salarié pour tout type de contrat de travail, quel que soit le motif de la rupture.

 

Mentions devant figurer dans le reçu pour solde de tout compte (Code du travail, art. L. 1234-20 et D. 1234-7)

Le reçu pour solde de tout compte fait l’inventaire de l’ensemble des sommes versées au salarié à l’occasion de la rupture du contrat de travail. Les mentions devant figurer dans le document sont les suivantes :

• le total des sommes dues au salarié à la date de fin de contrat (salaire, primes, indemnités de rupture du contrat de travail, etc.).

• la mention selon laquelle le reçu pour solde de tout compte est établi en double exemplaire dont l’un est remis au salarié.

Attention : l’employeur n’est pas tenu de mentionner les délais de contestation des sommes mentionnées sur le reçu pour solde de tout compte.

 

Remise du reçu pour solde de tout compte au salarié

Il doit être remis en main propre ou par LR/AR à la date de fin de contrat, même si le salarié est dispensé de préavis

L’un des exemplaires du reçu pour solde de tout compte doit être remis au salarié.

 

Contestation des sommes mentionnées

Si le salarié n’a pas signé le reçu pour solde de tout compte

• Il dispose de 3 ans suivant la date de remise du reçu pour solde de tout compte.

• La contestation doit être adressée à l’employeur par LRAR (C. trav., art. D. 1234-8).

• Le courrier doit préciser les motifs de la contestation et les sommes concernées.

Si le salarié a signé le reçu pour solde de tout compte (C. trav., art. L. 1234-20)

• Il dispose de 6 mois suivant la date de signature pour le contester.

• La contestation doit être adressée à l’employeur par LRAR (C. trav., art. D. 1234-8).

• Le courrier doit préciser les motifs de la contestation et les sommes concernées.

• Si le recours porte sur des sommes qui ne sont pas mentionnées dans le reçu pour solde de tout compte, le salarié dispose d'un délai de 3 ans pour contester le reçu (C. trav., art. L. 1471-1 et L. 3245-1).

L’employeur peut réclamer les sommes versées en trop pendant 3 ans (C. trav., art. L. 1471-1 et L. 3245-1).

 

Pour plus d'informations ou en cas de difficultés, contactez le cabinet Guillot Avocat cabinet@guillot-avocat.fr

 

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Commentaires: 5
  • #1

    S.S (mardi, 09 mars 2021 15:15)

    Bonjour
    J'ai effectué un cdd chez SAMSIC Champerret 1 du 28/09/2020 au 28/01/2021. ils n'ont pas voulu me payer l'indemnité de précarité.( apparemment ils ne l'ont jamais payé pour les salariés en CDD; et pourtant ils aiment embaucher en CDD. Ils m'ont arnaqué de 6 jours de congés payés.
    jusqu'à présent, ils me fuient au téléphone, ils ne répondent pas aux mails, j'ai contacté le responsable sur Linkedin mais ils font la sourde oreille. Que dois je faire? dois je encore attendre ou aller aux prud'hommes? ou bien écrire d'abord un courrier recommandé? Je suis confuse.
    Merci

  • #2

    kalypso (vendredi, 27 août 2021 10:20)

    Bonjour, courrier recommandé avec accusé de réception, ensuite si cela ne fonctionne pas, allez à l'inspection du travail, ils vous informerons des suites qu'ils faudra donner.

    Cordialement

  • #3

    YOHAN BARBARA JUMILLA (mardi, 16 novembre 2021 22:01)

    bonjour ; j'ai fait une rupture conventionnelle avec mon ancienne entreprise , j'ai quitté la société le 10 novembre et ils ne m'ont toujours pas donné mon attestation pole emploi , l'inspection du travail me dit que je peux très bien l'avoir a la fin du mois comme me dit l'employeur , mais du 10 novembre au 30 novembre qui me paie ? comment je fait puisque je ne pas m'inscrire au chômage ? merci de votre réponse

  • #4

    Casimir (jeudi, 16 décembre 2021 11:16)

    Bonjour S.S

    Le motif de recours figurant sur votre contrat était-il "accroissement temporaire d'activité" ? Si oui, si vous avez signé plus de 3 contrats pour ce même motif dans cette mission, vous pouvez saisir les prud'hommes pour demander la requalification de la fin de la mission en licenciement sans cause réelle et sérieuse, vous pourrez avoir des dommages et intérêts. Le contrat de mission ne peut avoir ni pour objet, ni pour effet de pourvoir un emploi durable lié à l'activité normale et permanente de l'entreprise.
    Concernant l'indemnité de précarité, elle est obligatoire, vu qu'en tant qu'intérimaires, nous occupons un emploi précaire, donc, il est parfaitement normal qu'on la perçoive. Elle est là pour compenser la précarité. Quant à vos CP, vous avez une raison de plus de saisir les prud'hommes.
    Vous devriez aller voir l'inspection du travail, et/ou des délégués syndicaux CGT, dans une Union Locale, il y en a sûrement une près de chez vous.

  • #5

    Roxane VIATGE CUBAYNES (mercredi, 23 août 2023 16:09)

    Bonjour ,

    La société pour laquelle je travaillais a ete mise en liquidation judiciaire le 12 mai 2023. Or cette société était en location gérance et aurai sois disant du me licencié a la fin de la location gérance le 8 avril 2023, car une clause dans leur baille leur donne la responsabilité de l'embauche et du licenciement.
    J'ai reçu aujourd'hui la réponse du mandataire dont je vous joins la copie

    Madame,
    Je me permets de revenir vers vous concernant l'affaire citée en référence.
    Les particularités de ce dossier et la négligence du dirigeant dans cette affaire, ne me permettent pas de procéder à l'établissement de vos documents comme je vous l'ai indiqué précédemment.
    Les éléments de votre dossier ont été adressés aux AGS.
    Cependant, si les AGS venaient à prendre en charge votre dossier, je procéderai à l'établissement de vos documents, comme je vous l'ai également indiqué par téléphone et vous transmettrai notamment l'attestation employeur nécessaire à votre inscription Pôle emploi.
    Je tenais à vous le rappeler.
    Salutations.

    Je ne comprends pas pourquoi on ne me donne pas mes papiers ? J'ai travaillé et cotisé et la je n'ai ni indemnités ni document me permettant de m'inscrire et de percevoir mes aide au retour a l'emploi.
    Es légale? et quelle est mon recoure.

    Merci de votre réponse.

    Cordialement